Le 1er septembre prochain sera un grand jour, le jour de l'entrée à l'école pour Twix.
D'un côté j'ai hâte, j'attends ce jour béni où je pourrais moi aussi chanter "libérée délivrée"
et laisser quelqu'un d'autre gérer les bêtises de Twix quelques heures par jour.
Je vais enfin avoir un peu plus de temps au calme pour boire des mojitos au soleil
et profitez de Twixette en tête-à-tête.
Twix aussi a hâte d'ailleurs, il va se faire plein de copains et de copains
(non non pas de copines, je ne suis pas encore prête psychologiquement ! lol)
et va découvrir un tas de nouvelles choses.
Mais je dois l'avouer, j'ai une boule au ventre a l'idée de le laisser.
Oh non !
pas la boule au ventre que tous les parents connaissent a l'idée de laisser leur "tout petit" prendre leur envole, je vous parle d'une boule au ventre de la taille du Texas et de l'Alaska réunis.
Pourquoi ? Parce que lorsque j'étais en maternelle (3 ans donc) l'ATSEM qui s'occupait de ma classe ma giflée.
Je ne peux pas lui en vouloir,
qui ici n'a pas envie de me gifler ??
Même moi j'ai envie de m'auto-frapper tant je suis agaçante.
Non, sans rire, elle m'a giflée, car je refusais de faire la sieste, sieste que je ne faisais plus à la maison... Mais elle a voulu m'y obliger.
Je me souviens comme si c'était hier de la scène, assise sur le bord de mon lit en silence à attendre, elle qui me demande de m'allonger une fois, deux fois, puis la gifle qui part.
Je me revois sur mon lit de camps, avec ma couverture bleu ciel (celle qui grattait avec la bordure satin vous savez ?) et mon doudou tricoté main so 80's / 90's, à pleurer comme une madeleine, recroquevillée avec pour la première fois cette fameuse boule au ventre qui ne m'a pas quittée de toute ma scolarité et est toujours présente aujourd'hui a quelques semaines de la rentrée.
Là vous vous dites sans doute
"elle en a parlé à ses parents, qui ont envoyé l'ATSEM à l'hôpital avec des dents en moins, une colonne vertébrale à l'envers et un corps digne de celui du patient de Docteur maboule..."
Mais non, je n'ai absolument
RIEN dit, dans ma petite tête de mini Nini, si j'avais mérité cette "punition" c'est que j'avais fait quelque chose d’extrêmement grave (car en plus mes parents ne m'ont jamais mis de gifle) et je ne voulais pas être grondée en rentrant à la maison, j'étais même heureuse que l'ATSEM n'en parle pas.
J'en ai parlé à mes parents à...
*roulement de tambourin* 16 ans !!
Quand au détour d'une conversation, mon frère et ma sœur ont dit avoir été giflés par mon maître de maternelle pour l'une et par l'ATSEM en question pour l'autre.
Maître et ATSEM qui travaillaient avec la même classe. (
sympa l'école n'est-ce pas ?)
Eux contrairement à moi n'avaient pas eu de "séquelles".
Mais quand j'ai dit que moi aussi j'avais été giflée, puis par la suite humilier par autre maitresse de maternelle de cette école (
sympa l'école n'est-ce pas bis
?) j'ai vu des larmes monter aux yeux de ma mère qui m'a dit
"si j'avais su... Pourquoi tu ne m'as rien dit ?????" (accessoirement elle a aussi insulter l'ATSEM de connasse... MA mère quoi... ❤ )
Elle a eu cette réaction, car comme je le disais, contrairement à mes frère et sœur, mon comportement a changé à partir de ce jour-là, je refusais d'aller à l'école, allant jusqu'à me faire vomir. A 4/5 ans ce n'est pas vraiment une attitude normale...
Là où les autres enfants avaient sans doute hâte de partir à l'école pour parler de leur dessin animé préféré et de leur dernière découverte en matière de bonbons à leurs copains, moi je pleurais en disant avoir mal au ventre, à la tête, avoir du mal à respirer, suppliais de rester à la maison.
Pleurer chaque matin, quasiment chaque jour de l'année, de septembre jusqu'à juillet, de mes 3 ans a mes 10 ans au moins.
Ensuite "seul" les larmes et les vomissements ont perduré le matin, jusqu'à mes 13 ans environ.
Ma mère me demandait bien sûr régulièrement ce qui me mettait dans des états pareils ainsi qu'à mes professeurs (qu'elle connaissait bien du temps de la maternelle pour travailler à la cantine de ce petit village) mais personne n'arrivait à l'expliquer, lors de la primaire on me disait victime d'une timidité maladive et d'avoir une relation fusionnelle avec elle.
Ce qui n'était pas faux, je suis de nature plutôt timide et était proche de ma mère, mais ce n'était que la partie immerger de l'ile flottante au caramel.
Pourtant, ma mère était consciente que quelque chose d'autre n'allait pas en plus de mes neurones défaillants, elle me disait souvent
ne pas comprendre, qu'il y avait "
un truc qui clochait" que ce n'était pas
juste de la timidité.
Les années ont passé, je pensais que tout ça n'était qu'un mauvais souvenir.
Mais non, aujourd'hui, j'ai peur qu'il arrive la même chose à mes enfants, qu'ils ne me disent rien, que je ne vois rien, qu'ils en soufrent et que ce soit à mon tour d'être
impuissante face à cette situation.
Alors, oui je suis consciente que je risque de communiquer mon stress aux Twix, ce n'est évidemment pas ce que je souhaite, je le redoute énormément, c'est pourquoi je fais bonne figure et garde tout ça pour moi (et le partage un peu avec vous aujourd'hui, car ça fait du bien d'en parler), je souris, je redouble de
"c'est super l'école !!",
Mais derrière ce sourire et ces mots se cache cette boule au ventre, la même que le jour où j'ai reçu cette gifle empoisonnée, qui de prime abord peut paraitre presque anodine, mais qui a pourrie ma scolarité et me hante à l'heure de laisser à mon tour mes enfants prendre le chemin de l'école.