Imagine...

"Imagine all the people living life in peace..."

Cette phrase résonne dans ma tête,
tout comme les quelques notes jouées au piano hier matin devant le bataclan.
 
J'ai toujours adoré cette chanson, mais aujourd'hui elle me fait mal.


Car aujourd'hui ma petite Twixette a eu 2 ans, 
j'ai essayé de garder un sourire de façade jusqu'ici 
et de profiter de cette journée, pour elle, 
et ce malgré l'horreur que nous traversons et mon coeur lourd.
Car elle n'y est pour rien si le monde est fou.


Mais je ne peux pas m'empêcher de me demander ce que nous réserve l'avenir,
 
pourra elle fêter ses 20 ans à la terrasse d'un café avec des amis sans risquer sa vie ?

Pourra elle -comme moi avant elle- profiter d'un concert 
en s'inquiétant seulement de se placer au plus près de la scène ?
ou aura elle la boule au ventre en arrivant des heures à l'avance pour espérer avoir une place près de la sortie de secours "au cas ou..." ?

Je l'ai dit en janvier et le maintient, je n'ai pas peur pour la France et pour les Français,
jamais nous n’arrêterons de nous battre pour nos libertés.
  
Mais ce soir, égoïstement, j'ai peur pour mes enfants.
  
L'orque j'en étais moi-même une et que je m'interrogeais sur la guerre,
ma mère me rassurait en me disant qu'elle n'était pas chez nous,
que nous étions en sécurité et que nous avions de la chance.

Je crois que ce n'est plus vraiment le cas aujourd'hui... 

Comment vais-je pouvoir les rassurer,
alors que dehors des personnes innocentes se font abattre froidement ?

Bien sûr, j'ai conscience que l'émotion y est pour beaucoup, 

d'ici quelques jours/semaines la vie reprendra ses droits, j'aurais moins de craintes,
nous allons recommencer à sortir, à danser, à rire.
C'est normal et il le faut.


Mais ce soir je suis perdue et j'ai un sentiment d'impuissance énorme
Je peux seulement leur rappeler encore et encore combien je les aime
et imaginer /espérer un avenir meilleur.






Inondation : C'était il y a un an...

Il y a tout petit peu moins d'un an j'écrivais cet article :

Inondation 2014 - Ce jour où j'ai voulu faire un remake de Titanic (sans bateau) et où la blogosphère m'a lancé une bouée...

Il parlait de journée du 4 novembre 2014 et des semaines qui ont suivi.

Ce matin, je voulais poster le lien de mon article de l'an dernier sur les réseaux sociaux pour cet anniversaire, avec les grandes lignes des événements qui se sont passés depuis, des sentiments que j'ai eus à l'époque et que j'ai encore en repensant à tout ça, puis je me suis dit que faire le point dans un article ne serait pas une mauvaise chose.

Avant tout, je viens de relire mon article pour la première fois depuis un an, et je trouve qu'il reflète bien ma déficience mentale ce que j'ai ressenti à l'époque et ce que je ressens encore en y repensant, même si, je l'avoue, j'étais quand même bien plus attardée bouleversée que ce que j'ai voulu laisser paraitre. Bouleversée par le choc de l'inondation comme par les gestes de générosité qui ont suivi.

Cette année n'a pas été forcement simple, tout d'abord une fois la boue nettoyée et les histoires d'assurances réglées, il a fallu faire une pétition pour demander que des travaux soient effectués dans la rivière qui a débordé, sans entrer dans les détails (je ne veux pas un article de 1 500 000 lignes lol) l'inondation a une cause : le non-entretien de la rivière.

Des inondations arrivent ici, mais avant, lorsque la rivière était entretenue, l'eau n'arrivait jamais jusqu'à l’intérieur des maisons.

Lors de cette pétition, certaines personnes nous ont ri au nez, nous disant qu'elle ne servirait à rien, que les choses ne bougeraient pas, que personne ne nous écouterait.

Un an plus tard, c'est à mon tour de rire, car des travaux ont été réalisés, a l'heure où j'écris cet article d'autres sont en cours, des études de sols ont été faites, comme des réunionS et la mairie nous soutient dans toutes les démarches.

Bien sûr, il reste des travaux à faire, il y a quelques semaines nous sommes passés à deux doigts de nous retrouver de nouveau les pieds dans l'eau.
Je sais que le rôle de Rose Dewitt Bukater me va a merveille, mais je n'étais pas ravie de le reprendre...

Sérieusement, les procédures sont longues et compliquées.

Mais l'important est, que les choses bougent ! Il y a même eu ce mois ci un article de plusieurs pages dans le journal de la communauté des communes, avant ça, nous avions eu le soutien écrit du maire dans le bulletin municipal, ce sont de petites choses, mais cela nous touche et nous prouve que nous avons bien fait de nous battre et de ne rien lâcher quand certains essayaient de nous décourager.


Bref, un an de paperasse de ce côté-là, mais aussi un an d'angoisse pour moi, 
au début, j'étais incapable de quitter la maison lorsqu'il pleuvait beaucoup, de peur que l'eau monte lors de notre absence et j'avais des crises d'angoisses.
Cela a mis des mois à passer (j'en ai vidé des paquets de Schokobons pour me détendre), aujourd'hui encore, lorsqu'il pleut beaucoup, je ressemble à un bichon frisé je ne peux pas m’empêcher de surveiller la rivière.

Mais les choses ont aussi avancé du côté de la maison, en effet, la cagnotte qui avait été mise en place par les blogueuses juste après l'inondation a permis de financer des travaux pour nous protéger, en empêchant l'eau d'entrer à l'intérieur de la maison en cas de nouvelles inondations.

Avant, nous avions deux endroits où l'eau pouvait passer : La porter d'entrée et une vieille porte de garage en bois.

Nous avons fabriqué un batardeau (sans dec... c'est quoi ce mot ?)  pour la porte d'entrée en attendant de pouvoir nous offrir un modèle sur mesure.

Comment on va se la péter après dans les soirées ce jour là !!
"Tu sais quoi Martine ? On vient de s'offrir le tout dernier batardeau 2000 V.H.6,
une merveille ! un véritable petit bijoux.
A côté de ça ta Ferrari c'est Mimy Mathy au salon du costume grande-taille !
Mouhahahaha"


Et surtout, nous avons remplacé la vieille porte de garage par une fenêtre, cette fenêtre a été presque totalement financée par la cagnotte.

Sans elle, nous n'aurions pas pu la mettre en place si rapidement, car il faut préciser, notre assurance nous a bien remboursé les objets perdus dans l'inondation (ordinateur, lits, outils, ect) mais elle n'a par contre pas pris en charge les dégâts extérieurs (terrasse, massifs, clôtures, arbres, ect)

Je vois cette fenêtre tous les jours et je pense à la blogosphère chaque jour (sincèrement),
depuis qu'elle a été mise en place, je me sens en sécurité.
Vous n'imaginez pas le bien que ça fait moralement, de se dire que l'eau aura moins de chance d'entrer grâce à ça.

En sommes, un an après, je suis toujours émue de tout ce qui a été fait pour nous et je repense très souvent aux nombreux messages reçus à cette période.

Petite anecdote : cette année nous avons mangé des légumes dont les graines avaient été envoyées après l’inondation par des blogueuses adorables.


Tout ça est encré en moi et très sincèrement, je n'oublierai jamais ce que ces personnes ont fait pour nous.

- A R T I C L E S _ R E C E N T S